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La Santé mentale des aidants, si on en parlait ?
« Certaines personnes vivent en consacrant leur vie aux autres, sans prendre le temps de s’occuper d’elles-mêmes. Elles basculent alors du dévouement au sacrifice.» (Saverio Tomasella)
Aider un proche est une tâche épuisante. Les aidants doivent souvent jongler entre leurs obligations personnelles et les besoins de leur proche en situation de dépendance, ce qui peut mener à une surcharge mentale. Lorsque cette relation d’aide est vécue comme une « charge » par les aidants, elle est un facteur d’épuisement qui influe notamment sur leur santé physique, mentale et émotionnelle, leur sommeil, leur vie sociale et relationnelle, leurs ressources financières.
Fatigue, stress, sentiment de tristesse, dépression, manque d’énergie… sont des signes d’alerte pour sa santé. Il faut savoir que le syndrome de l'épuisement de l'aidant est souvent comparé à un burn-out. Reconnaître ces signes le plus tôt possible est crucial pour prendre les mesures nécessaires afin de prévenir une dégradation de la santé de l'aidant. Il est donc impératif voire vital qu'il s’autorise des moments de répit, des moments à « soi ».
Pour éviter le burn-out en tant qu'aidant, adopter des stratégies est essentiel. Il est crucial de reconnaître l'importance du repos. Planifier régulièrement des périodes de détente et de déconnexion, modifier son hygiène de vie et opter pour une alimentation équilibrée, pratiquer une activité physique ou créatrice, méditer, participer à des groupes de soutien... Et aussi, solliciter l'aide de professionnels et accepter celle de ses proches.
Améliorer son sommeil
Les études les plus récentes le démontrent : c’est pendant que vous êtes dans les bras de Morphée, que tous les systèmes de votre organisme se régénèrent.
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Eviter de regarder la télévision avant le coucher, si possible, 1 heure avant de passer au lit.
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Eviter de manger trop riche, lourd, trop gras ou trop épicé.
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Dormir dans l'obscurité complète autant que possible.
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Savoir écouter son corps : bâillements, paupières lourdes, yeux qui picotent, difficultés à se concentrer, fatigue.
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Boire une infusion (valériane, camomille, ..)
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Verser quelques gouttes d'huile essentielle de lavande ou de mandarine sur votre oreiller.
Méditer accroit le bonheur et le bien-être
La pleine conscience est notre capacité fondamentale à être pleinement présent, conscient du lieu où on se trouve et de ce qu'on fait, tout en occultant ce qui se passe autour de nous.
Les techniques de pleine conscience et de méditation sont étroitement liées à l'atténuation des symptômes de la dépression et du stress :
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En atténuant l'autosuggestion négative ou la rumination de l'esprit confronté à lui-même.
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En réduisant la réactivité émotionnelle.
La méditation augmente les connexions neuronales dans le cerveau, améliore la concentration, diminue la tension artérielle et réduit les risques cardiaques.
Manger équilibré
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Alimentation variée et adaptée aux saisons, éviter, le plus possible, les produits industriels, raffinés, les fruits et les légumes non traités, et privilégiez, de préférence, les produits bio.
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Une alimentation trop riche en viandes, volailles, charcuteries, sucres rapides, produits industriels, , perturbe l’équilibre acido-basique (acidose) et provoque une fatigue et une baisse de l'activité de l'organisme.
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Privilégier les légumineuses, les céréales complètes et non raffinées, les oléagineux et les graines.
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Consommer des sucres lents à IG bas.
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Manger lentement : indispensable pour une bonne assimilation /élimination.
Cultiver un état d'esprit positif
Selon une nouvelle étude américaine ( Journal of American College of Cardiology ), se trouver dans un état de bien-être psychologique serait excellent pour notre santé cardiaque.
Nous montrer positif dans la vie nous inciterait en effet à mieux nous alimenter, à faire davantage d’exercice et à moins stresser. Nous connaissons tous « l’effet placebo ». L’impact de nos pensées sur notre corps n’est plus à prouver.
La science nous permet donc de constater aujourd’hui que lorsque l’on à des pensées positives, on active plus facilement le système parasympathique favorable à l’état de relaxation et donc on a des sécrétions de molécules qui vont dans le sens de la réparation et de la récupération.
Rompez cette solitude, et comme on dit maintenant « libérez la parole »….osez dire que vous êtes aidant et peu importe ce que vous craignez qu’on pense de vous : dites-vous que ça peut arriver à n’importe qui, personne n’est à l’abri.
Et pour beaucoup, malheureusement, c’est encore tabou…on se tait pour ne pas déranger, on se tait souvent par honte, quelquefois par culpabilité alors que nous ne sommes pas responsables de la maladie de l’autre, on se tait sur tout…
Aujourd’hui, l’aidant a un statut, il est reconnu, des aides sont mises en place, il y a de plus en plus d’associations d’aidants, des entreprises « reconnaissantes, les médias et les politiques en parlent…. Nous aussi, Et c’est pour ça qu’on est tous là aujourd’hui.
Sortez du silence !
Comment pouvez-vous m'aider ?
« J’accompagne mon compagnon dans la maladie et on me dit que je suis aidante. Peut-être...pourtant, je ne me considère pas comme telle. Je fais ce que je dois faire et je ne vois pas pourquoi on fait tout un plat autour de ça. C’est mon rôle de m’occuper de lui de jour comme de nuit, même si moi je ne m’occupe plus vraiment de moi...Après tout, c’est lui qui est malade, pas moi !
C’est vrai que je n’ai plus tellement de temps à consacrer à mes « petites satisfactions » comme par exemple aller chez le coiffeur ou seulement aller prendre le café chez une amie ; ces besoins à lui sont autrement plus importants et plus graves que les miens.
De toute façon, je n’ai rien de bien intéressant à raconter et ce que je vis dans le fond n’intéresse personne. Je ne dois pas me plaindre, je suis en bonne santé, à part de petites insomnies, quelques douleurs articulaires et gastriques, un peu de tension...enfin, rien de vraiment important. Je ne vais quand même pas aller chez le médecin pour ces broutilles ; d’ailleurs, je n’ai pas le temps. Et puis, même si je rêve de m’évader, ne serait-ce qu’une journée, je n’ose en rêver deux, qui va s’occuper de lui ? C’est comme ça, on doit le faire, que ça nous plaise ou non…c’est la vie !
Vous, vous me dites que je peux être aidée... comment pouvez-vous m’aider ?
Vous ne me connaissez pas, vous ne savez pas ce que je vis au quotidien, ce que je ressens... vous ne connaissez pas mes nuits blanches, vous ne savez pas les heures passées à m’occuper de lui sans tenir compte de mes besoins à moi, le cœur serré à chacune de ses quintes de toux. Et cette angoisse permanente que je traîne comme une ombre, toutes ces peurs qui me nouent les « tripes », cette fatigue nauséeuse qui me coupe l’appétit, ces nuits à ne pas dormir…Non, vous ne savez pas ce qui se passe en moi parce que moi-même je ne le sais pas.
On parle beaucoup de nous les aidants et de notre triste et difficile situation. On nous demande de prendre soin de nous, de souffler, de nous préserver et qu’après tout ira mieux ; comme si c’était aussi simple ! Vous pensez peut-être que nous les aidants vivons tous la même chose...moi, je ne le pense pas ! Chacun de nous vit sa situation au regard de son histoire personnelle, de son expérience, de son vécu et de ses manques. Alors dites-moi, comment pouvez-vous m’aider MOI ? »
L’après aidant...
Les épreuves des aidants ne s’arrêtent pas avec le décès de l’être cher. Ces personnes ont mis leur vie entre parenthèse, ont traversé cette épreuve en retenant leur souffle...Et puis, un jour tout s’arrête. Cet être cher pour qui elles se sont dévouées corps et âme n’est plus. Le vide et le silence ont remplacé le ballet des soignants et les visites des proches et des moins proches se sont espacées.
Cette solitude forcée peut être déroutante : l'aidant.e se retrouve déboussolé.e, destabilisé.e, avec le très fort sentiment de n’avoir plus aucune utilité d'aucune sorte. Paradoxalement, la personne se retrouve en situation d'extrême fragilité.
L’accompagner et la soutenir permet de l’aider à retrouver ses repères et à se remettre en selle.
Aidant, aidé – corps à coeur engagé
L'histoire de vie de nos ainés
UN DOCUMENTAIRE PROPOSÉ PAR L'ASSOCIATION NOS MÉMOIRES VIVES
https://nosmemoiresvives.fr/portfolio/aidant-aide-corps-a-coeur-engage
Ecouter son corps
Votre corps est votre véhicule. Vous l’utilisez tous les jours.
Que faites-vous avec votre voiture ?
Vous faites attention à ne pas l’abimer, vous l’entretenez régulièrement, vous lui donnez du carburant pour la faire avancer. Et quand il y a un dysfonctionnement, un voyant s’allume et vous n’avez pas d’autre choix que d’agir.
C’est la même chose pour votre corps ! Et vous, traitez-vous votre corps comme votre véhicule ?
Faites-vous attention à lui ?
L’entretenez-vous avec une alimentation qui correspond aux besoins de votre organisme et une hygiène de vie qui respecte votre rythme et vos ressources ?
Dès qu’une douleur ou un symptôme arrive, est- ce que vous vous interrogez : Une aigreur d’estomac, qu’est-ce que je n’ai pas digéré ? Un mal de gorge, qu’est-ce que j’ai du mal à avaler ?
Bien s’hydrater, faire de l’exercice physique régulièrement, respirer par le ventre, et prendre le temps de se poser ces questions…. Contribue à l’entretien de votre véhicule.
En d’autres termes, il faut apprendre à gérer son temps et à prévoir des espaces « temps » pour soi-même.
Prendre soin de soi..., C’est faire de nombreuses haltes pour s’assurer que notre véhicule est en bon état de marche, repérer les routes à emprunter et choisir le trajet qui sera le plus confortable pour la personne aidée et pour soi-même.
Un conseil pour maintenir son cerveau au top
Le cerveau optimise sa consommation d’énergie. Plus grand est le nombre de fois où une tache a été accomplie, qui ne vous demande plus d’effort, moins il sera nécessaire à votre cerveau de créer de nouvelles connexions neurales
"Si on veut maintenir notre cerveau en bonne santé, il faut le sortir de sa zone de confort, entreprendre de nouvelles taches, que l’on ne maitrise pas pour augmenter le nombre de connexions neuronales", précise le Pr Philippe Amouyel, chercheur et DG de la Fondation Alzheimer.
Cultiver un état d’esprit positif est bon pour la santé
Selon une nouvelle étude américaine ( Journal of American College of Cardiology ), se trouver dans un état de bien-être psychologique serait excellent pour notre santé cardiaque. Nous montrer positif dans la vie nous inciterait en effet à mieux nous alimenter, à faire davantage d’exercice et à moins stresser. Nous connaissons tous « l’effet placebo ». L’impact de nos pensées sur notre corps n’est plus à prouver.
700 000...
C’est le nombre de jeunes aidants en France, selon l’estimation de l’association Jade : des moins de 18 ans qui aident un membre de leur foyer non entièrement autonome. « Dans 60 % des cas, le jeune s’occupe d’une mère atteinte d’une pathologie grave, souvent un cancer, et la plupart du temps au sein d’une famille monoparentale », détaille Françoise Ellien, qui préside l’association. « Notre grande bataille pour 2021 est que soit mise en place la sensibilisation du personnel de l’éducation nationale – enseignants, médecins scolaires, infirmiers, etc. – promise par le gouvernement dans le cadre du plan pour les aidants en 2019. »
Par Aurélie Blondel / Le figaro / Publié le 04/10/20 à 17h00
Message adressé aux entreprises
Reconnaissez vos collaborateurs/trices aidants... Vous avez tout à y gagner.
Un collaborateur aidant reconnu par son entreprise, vous le rendra au centuple : il va pousser dans la mêlée comme aucun autre de vos salariés. Il va vous être loyal, il va être plus motivé parce que pour lui, au travail, il existe !
De plus, votre équipe va vous voir d’un autre œil. En fait, c’est une réaction humaine, purement « émotionnelle », où les salariés voient que la direction aide un salarié dans la difficulté, que la direction sort de sa fonction « purement managériale » pour faire œuvre de bienveillance, envers une personne. Et ça, ça crée de la reconnaissance vis-à-vis de l’entreprise. Et la reconnaissance, ça peut-être un formidable carburant de motivation.
En conclusion : si l’aidant se reconnait comme tel, si l’entreprise reconnait l’aidant et si chacun fait un pas l’un vers l’autre, ils établissent une relation gagnant/gagnant…Et ça, ça n’a pas de prix !
11 MILLIONS…C’est le nombre de personnes qui accompagnent au quotidien, en France, un proche de leur entourage en situation de maladie et/ou de dépendance, à tous les âges de la vie.
Aider une personne malade et/ou dépendante, c’est souvent largement plus qu’une activité à plein temps. Faire face à l’imprévu, assumer de nombreuses tâches de jour comme de nuit, adapter continuellement son organisation et son travail aux urgences, subir de fortes turbulences, peuvent conduire à un stress éprouvant. Souvent, les aidants mettent leur vie entre parenthèses, taisent leur douleur. Ils s’inquiètent de la personne malade, mais pour eux-mêmes ils ne revendiquent rien. Le saviez-vous !?
Savez-vous qu’autour de vous, dans votre entourage personnel ou professionnel, une ou plusieurs personnes aident un proche malade ? Pouvez-vous imaginer ce que vit cette personne que vous côtoyez tous les jours : l’impact de cette situation sur sa santé, sa motivation, son implication au travail, sa disponibilité ? En prendre conscience, c’est lui témoigner de la reconnaissance. C’est lui apporter un soutien, aussi minime soit-il, qui lui fait souvent défaut.